Iillustration par TomZZ
Nous avons voulu comprendre la situation Parisienne qui semblerait être déficiente à la lecture de quelques articles de presse [ou publi-rédactionnels]. Pour éviter les biais occasionnés par le seul recours à des valeurs moyennes, nous nous sommes appuyés sur le profil des débits déjà utilisé dans le cadre de notre observatoire des débits.
Il est en effet assez risqué de se forger un avis pertinent sur une valeur moyenne qui agrège des situations extrêmement hétérogènes (indoor/outdoor, espaces dégagés ou non surtout en centre-ville très dense) et, ce, dans des proportions incontrôlables. Le profil de débits, en revanche, offre l’avantage de mettre en évidence la situation réelle dans tout le spectre des débits (de 0 à 1 Gbps)
Avec cette méthode, il apparaît que la situation Parisienne (bleu clair) colle de très près à la situation nationale (bleu foncé) pour les mesures de débit les plus faibles (moins de 75 Mbps : 25% des tests dans les deux cas).
En revanche, dès lors que l’on se dirige vers la médiane (50% des tests), le débit passe de 165,5 Mbps en national à 261 Mbps à Paris. Cette évolution traduit la plus grande proportion de sites équipés en 3,5 GHz à Paris (voir Note en bas de page). La progression est ainsi d’un facteur 1,58 entre les 2.
Au-delà de la médiane, le troisième quartile (75% des tests les plus faibles) passe de 301,1 à 447,4 Mbps, soit un écart de près de 150 Mbps. Pour les meilleurs speedtests (10% des cas), le seuil passe de 478 à 670 Mbps, soit un écart de près de 200 Mbps.
Un autre éclairage permet aussi de visualiser la différence de situation de Paris et de l’ensemble de la métropole en adoptant un découpage par tranche de débit.
Les tests de débits supérieurs à 400 Mbps (impliquant la présence de la bande 3,5 GHz sur le site mesuré) passent de 16,5% à 31,3%.
La base des speedtests collectés par la communauté des Freenautes confirme le niveau de progression annoncé par Freemobile et contredit formellement les assertions selon lesquelles il ne développerait que peu de sites équipés en fréquence 3,5 GHz.
Note : A Paris, 37% des sites sont techniquement opérationnel en 3,5 GHz : 75/202) au 10/09/2021. En métropole, le taux d’équipement en bande haute des sites actifs en 5G n’est que de 13,7% : 1575/11450).
P.S. : L’échantillon utilisé est une extraction des 851 mesures de débit réalisées jusqu’au 14 septembre 12 h à partir d’un site de radiocommunication Freemobile établi à Paris (le TAC commence par 75). Une quarantaine de mesures a été effectuée à partir d’une commune voisine (la distance au site peut aller jusqu’à 4 km d’après le paramètre TA). Les 851 mesures portent sur 128 sites différents et ont été réalisées par une cinquantaine d’utilisateurs. Les mesures sont effectuées en multi-thread (de 4 à 20 threads). Les deux-tiers des tests portent sur une durée de 10 s.